Conseils esthétiques

Toxine botulique – quelques explications

Utilisée depuis 1975 pour corriger le strabisme & le torticolis congénital de l’enfant, le spasme de la paupière, la rétention d’urine, l’hypersudation et avant toute kinésithérapie chez les paralytiques, la toxine est un médicament avant tout.

Il s’agit d’une protéine issue de la bactérie Clostridium botulinium, autrefois responsable d’une maladie paralysante, le botulisme(contamination des aliments en conserve) ; mais aujourd’hui purifiée et produite industriellement à partir d’une autre bactérie. Utilisée en médecine depuis 1975 pour corriger le strabisme, le torticolis congénital de l’enfant, le spasme facial, la rétention d’urine, la transpiration ou la salivation excessive, les migraines, avant une séance de kiné chez les paralysés et le bruxisme… La toxine botulique est donc bien un médicament !
Son utilisation à visée esthétique date de 1990 (Azzalure®, Bocouture®, Letybo®, Vistabel®) pour le traitement « des rides d’expression sévères inter-sourcilières (glabelle = ride du lion) ou patellaires (patte d’oie) ayant un retentissement psychologique » => l’utilisation de toxine dans d’autres sites d’injection est hors-AMM et reste sous la responsabilité du médecin. Seuls les chirurgiens plasticiens de la Face et du Cou, les chirurgiens Esthétiques, les chirurgiens Maxillo-Faciales, Chirurgiens ORL, et dermatologues peuvent utiliser ce médicament.

Le but de la toxine est d’atténuer la contraction des muscles en limitant le « dialogue » nerf / muscle, et ce, d’autant plus rapide et durable que le patient est jeune. Cela va ainsi retarder l’apparition (préventif avant 35 ans) ou l’aggravation (curatif après 35 ans) des rides d’expression qui deviendront persistantes avec le temps, même au repos : effet lissant sur les « rides de repos » et embellissement par relâchement des tensions musculaires (Néfertiti Lift).
En mésothérapie : amélioration pores dilatés, peau grasse, rugosité et une peau de meilleure qualité pour un effet lissant.
=> Un visage « figé » est donc dû à une utilisation trop fréquente, excessive ou inappropriée de ce médicament.
Cependant, il convient de respecter les contre-indications et les conseils suivants :
– Infections au point d’injection (acné, herpès) ou syndrome grippal : repousser votre séance d’une semaine
– Antécédents de troubles de la déglutition ou de pneumopathies d’inhalation
– Maladies neuromusculaires (myasthénie, sclérose latérale amyotrophique, Syndrome de Lambert Eaton)
– Grossesse et allaitement => contraception conseillée chez la femme en âge de procréer
– Hypersensibilité connue à la neurotoxine botulinique A ou à la sérum-albumine.

Ne pas se coucher 4-5 heures après l’injection ; puis, durant les 4-5 jours suivants, éviter de masser la zone injectée notamment lors du démaquillage (risque de diffusion à un autre muscle), de dormir à plat ventre, de faire trop de mimiques, de faire un sport intensif, d’aller au Hammam ou au sauna (désactive la toxine), de consommer trop d’alcool ou de vous exposer de façon prolongée au soleil. EN CAS DE NON RESPECT, VOUS VOUS EXPOSEZ À DES COMPLICATIONS !!!

Habituellement, les suites sont simples et les complications rares, transitoires (moins de 3 mois) et totalement réversibles… il ne s’agit pas d’une erreur d’injection mais d’un effet indésirable connu :
– Rougeurs & papules visibles 2-3 heures, hématomes localisés aux points d’injection, faiblesse musculaire (/ mains).
– Maux de tête (céphalées à J 2 mais pas plus de migraines), nausées, douleurs fugaces oculaires ou faciales.
– Diminution de la force musculaire (en cas d’injection des mains ou des masseters).
– Affaiblissement généralisé voire malaise en cas de passages dans le sang, lors de saignement à l’injection.
– Diminution de la sensibilité liée à une sensation de fixité de la zone injectée (aspect cartonné).
– Œdèmes des paupières ou aggravation des poches malaires (fumeurs +++) lors d’injections du front & patte d’oie.
– Sensation d’œil sec en cas d’injection des pattes d’oie (moins de clignements => relaxation des glandes lacrymales).
– Apparition de rides statiques, comme la ride de l’oreiller, en cas de traitement du front.
– Asymétrie (lèvres & sourcils), contraction paradoxale (bunny lines), hypertonie (hypersmile / blépharospasme).
– Gênes au sourire, à l’élocution (« fe »), au sifflement ou à la mastication en cas d’injection autour des lèvres.
– Chute des sourcils transitoire, si le muscle frontal se relâche trop => élargissement de l’espace inter-sourcilier, regard fatigué ou difficultés à maquiller la paupière supérieure. Il faudra diminuer les doses et injecter à la racine des cheveux.
– Chute de la paupière supérieure par diffusion au muscle releveur de la paupière (injection front / patte d’oie) : iopidine
– Gênes à la déglutition en cas d’injection du cou => éviter de boire ou manger en grande quantité durant 3-4 semaines.

ð  A noter que les études révèlent que les complications sont passées de 40% avant 2005 à 4% depuis 2005.
ð  A noter qu’il n’y a pas de traitement possible : il faut attendre la fin de l’action du botox (3 à 6 mois).
ð  A noter que la fréquence des complications diminue au fil des séances.
ð  A noter que la durée d’action augmente au fil des séances jusqu’à 9-12 mois d’efficacité (dénervation).

Le résultat s’obtient en 3-5 jours (visage) avec un effet maximal à 2-4 semaines (voire 4-8 semaines pour les mains, aisselle & mâchoire), Parfois, une légère asymétrie apparait (ex : Méphisto si l’on traite le front), les muscles étant parfois plus toniques d’un coté que de l’autre… avant de finir par se stabiliser au bout de 15-21 jours.
Si l’asymétrie persiste ou que le muscle traité bouge toujours au bout de 15-21 jours (pour le visage), il convient de réaliser un complément d’injection, mais pas avant le 15ème jour ni après 1 mois en post-injection.
Si rien ne bouge mais que la ride persiste, il faut faire une injection d’acide hyaluronique (frais en sus).
L’efficacité du traitement est de 3 à 6 mois. Cependant, ne pas rapprocher à moins de 3 mois les séances pour éviter une résistance à la toxine (production d’anticorps = « effet vaccin ») auquel cas il faudra arrêter les injections durant 1 an. De même, ne surtout pas augmenter les doses, qui ne feraient qu’aggraver la situation. Mais, dès l’arrêt des injections, le muscle retrouvera +/- sa tonicité d’avant.

Le but n’est pas de tout bloquer en permanence (visée esthétique pure) mais de faire régulièrement ses injections pour éduquer le cerveau (prévention anti-âge).

Retour