Conseils nutritionnels

Colopathie fonctionnelle : hyperperméabilité & leaky gut syndrom

La barrière intestinale est un élément important pour la santé et le bien-être. Elle correspond à 1000 m² de surface d’échange (120 x plus que la peau) et se renouvelle toutes les 36h, pour se protéger du frottement du bol alimentaire (25 tonnes dans 1 vie !).

C’est là où se fait l’absorption des nutriments issus de la digestion – qui comprend la mastication, la dénaturation par l’acidité gastrique (HCl), et leur digestion par les enzymes digestifs (pepsine, lipase, amylase, pancréatine) ; mais c’est aussi le lieu d’exposition aux micro-organismes pathogènes et autres toxines. Si la digestion ou cette muqueuse sont altérées, elle ne remplira plus alors son rôle de barrière et laissera passer organismes étrangers et nutriments non complètement digérés, qui ne seront plus reconnus comme des éléments essentiels mais comme des molécules étrangères. Du fait de la présence d’un système immunitaire intestinal très développé (80 % des cellules de défense de notre corps se situent dans notre ventre), ces molécules, reconnues comme étrangères deviennent allergisantes, en stimulant notre immunité de façon excessive. Ainsi, 50 % de la population pourra être intolérante ou allergique à un aliment en 2050.

Ce phénomène est aggravé notamment par la prise d’anti-inflammatoire qui va éroder la muqueuse intestinale, ou encore chez les personnes âgées, qui présentent une diminution d’activité des enzymes digestifs, une diminution de l’acidité gastrique (physiologique et médicamenteuse avec les traitements anti-ulcéreux), un défaut de mastication (avec le port de prothèse dentaire) et enfin un désintérêt pour les protéines animales : c’est la « malnutrition » qui s’installe !

De plus, il existe dans notre tube digestif environ 100 000 milliards de bactéries – c’est-à-dire 10 fois plus que de cellules dans tout notre organisme, avec 400 espèces différentes, ce qui équivaut à 2 Kg de flore intestinale… Un véritable écosystème ! Les plus connues sont les bactéries lactiques et les bifidobactéries dont le rôle est de nous protéger des germes pathogènes, de synthétiser des vitamines (B et K) et des facteurs de croissance pour le développement de nos cellules intestinales, de renforcer l’immunité, d’optimiser le transit, la digestion et de détoxifier le contenu digestif. Avec l’âge, le stress, l’utilisation d’antibiotique, une alimentation déséquilibrée et trop riche en sucre, nous sélections des germes : c’est l’état de « dysbiose »… La flore se déséquilibre et perd ses propriétés conduisant à une agression de la muqueuse intestinale et une augmentation de la perméabilité (hyperperméabilité) que l’on nomme « Leaky Gut Syndrom » ou « Syndrome de l’intestin passoire », « Colopathie fonctionnelle », « Syndrome de l’intestin irritable » ou encore « Colon spasmodique ».

L’absorption de substances indésirables dans l’organisme, comme des nutriments incomplètement digérés, des toxines, des allergènes ou antigènes pathogènes, va créer un état inflammatoire, d’autant plus chronique que les troubles de filtration persistent. Ces molécules non filtrées vont augmenter et surcharger le travail du foie, qui relarguera à son tour ces toxines dans les intestins, et diminuer au fur et à mesure l’assimilation des nutriments : un cercle vicieux s’installe. Le corps étant perpétuellement en état d’alerte, la moindre réaction – comme la réentrée d’allergènes – déclenche une réponse immunitaire excessive et inadaptée. C’est la cause méconnue principale de la majorité des maladies inflammatoires chroniques : allergique, auto-immune, infections ORL à répétition, colopathie fonctionnelle, dysimmunité et maladie neurodégénérative, troubles articulaires, troubles du comportement et acné inflammatoire.

Il convient donc, pour limiter cette inflammation chronique – à l’origine d’un stress oxydatif et donc d’un vieillissement prématuré, de MASTIQUER POUR BIEN VIEILLIR !!! Mais aussi, de rétablir une alimentation variée, modérée et équilibrée, diminuer les sucres, et si besoin, associer un apport d’enzymes digestives et de sels biliaires (pour améliorer l’absorption intestinale), de pré & probiotiques (pour améliorer le transit et la défense immunitaire intestinale), de L-glutamine (qui favorise la multiplication des cellules intestinales et renforce ainsi l’imperméabilité de nos intestins) ou encore de détoxifier votre foie (pour diminuer la surcharge de toxique dans la lumière intestinale). Un bilan peut être réalisé afin de connaître et d’évaluer votre fonction de barrière… En somme :

« MANGER, POUR NE PAS ETRE MANGER ! » – Pr Castronov

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