Conseils nutritionnels

Glutamine – quand faut-il en prendre ?

La L-Glutamine est un « acide aminé non essentiel » (i.e. que l’alimentation n’est pas la seule source d’apport), le plus abondant de l’organisme, essentiellement produit par le muscle et le foie (80 g/jour en moyenne).

Sa synthèse se fait à partir de glutamate et d’ammonium, via la glutamine synthétase. La glutamine sert principalement de source d’énergie à l’intestin grêle (30 à 50 % de la production d’ATP), puisqu’en s’oxydant, elle se transforme en glutamate (via la glutamase), qui va servir de substrat pour le cycle de Krebs au niveau des mitochondries des cellules intestinales (pas de glutamase au niveau du côlon et du rein). Mais la glutamine a d’autres fonctions, comme principal transporteur de carbone et d’azote, où il sert alors de précurseur pour la synthèse d’acide nucléique (ADN) et la synthèse de nombreuses protéines, essentielle pour des tissus ayant un renouvellement cellulaire élevé (tous les 3 à 5 jours pour l’épithélium intestinal). Enfin, c’est la principale source d’ammonium urinaire ; 1/3 de l’azote total (issu de la dégradation des protéines lors de la digestion) est excrété… principalement sous forme d’urée par le foie (cycle de l’urée ou uréogénèse hépatique)… ou sous forme d’ammoniac par les reins dans les urines (désamination oxydative ou ammoniogénèse rénale).

Ainsi, son rôle au niveau de l’intestin grêle est majeur :

  • préservation de l’intégrité intestinale, en diminuant la porosité de l’intestin grêle (donc, diminution du passage d’allergènes) par la consolidation des jonctions inter-cellulaires, et en favorisant la prolifération de la flore et des cellules intestinales (entérocytes),
  • régulation de l’équilibre acido-basique de notre sang, en luttant contre l’acidose (qui ralentit l’épuration rénale, qui favorise l’expression de virus comme l’herpès ou les verrues, et la prolifération de champignons intestinaux (candidose digestive)),
  • stimulation du système immunitaire intestinal, en favorisant la multiplication des cellules immunitaires (leucocytes), et une diminution des infections hivernales,
  • lutte contre le stress oxydant, au niveau intestinal – via la synthèse de glutamate, précurseur du glutathion, secondaire à un stress chronique ou à des maladies inflammatoires intestinales (Crohn…).

Par conséquent, lors d’alimentations déséquilibrées ou de situations particulières telles que le stress chronique, la grossesse, les infections sévères, la récupération post-opératoire, le sport à haut niveau, une carence intestinale en glutamine s’installe, par déviation du flux sanguin vers d’autres organes tels que le cœur ou le cerveau. La déplétion intestinale en glutamine va ainsi perturber la production énergétique locale, diminuer la prolifération des cellules intestinales, amoindrir les jonctions entre les cellules et donc, au total, diminuer la fonction de barrière intestinale. On observe dès lors une dysbiose intestinale (modification de la flore intestinale) et un passage trans-membranaire d’allergènes (voire une translocation bactérienne, i.e. des bactéries intestinales qui se retrouvant dans le sang), à l’origine de troubles tels que colopathies fonctionnelles ( « Leaky Gut Syndrom » ou « syndrome de l’intestin passoire »), acné, eczéma, psoriasis, dermite irritative, infections hivernales fréquentes, atteintes articulaires inflammatoires (rhumatismes psoriasiques), allergies ou intolérances alimentaires.

Une supplémentation en L-glutamine est alors indispensable : 3 x 500 mg / j avant les repas ou 2 x 250 mg/j chez les nourrissons souffrant de « colite du nourrisson » ou de symptômes cutanés

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