Conseils nutritionnels

PVC : il y en a dans vos assiettes ???

Le polychlorure de vinyle, connu sous le sigle PVC, est un polymère thermoplastique de grande consommation, amorphe ou faiblement cristallin, principal représentant de la famille chloropolymères.

Depuis les années 90, les études scientifiques révèlent la dangerosité des dérivés organochlorés & organophosphorés tels que pesticides, insecticides, herbicides, fongicides… mais, les phtalates (DIDP, DINP, MEHP, DEHP, DBP, BBP, DEP…), constituants du plastique d’origine industrielle, sont quasi-inconnues du public et pourtant omniprésentes dans notre environnement. Ils constituent 15 à 65 % du PVC (polychlrorure de vinyle) ce qui permet de l’assouplir plus ou moins : sols « lino », moquettes, produits d’entretien, peintures & laques, emballages alimentaires (cellophane, riz en sachet, plats cuisinés…), nappes & rideaux de douche, imperméabilisants, poêles antiadhésives, colles, lubrifiants, sex toys, baskets, imprimés de tee-shirt, sacs plastiques, jouets (scoubidous, anneau de dentition…), médicaments en gélule, parfums, déodorants, démaquillants, fards, huiles, lotions & poudres corporelles, shampoings, fixateurs pour cheveux, vernis à ongles… Nous les absorbons, les inhalons, les digérons… Mais, comment interagissent-elles avec notre corps ?

Ces molécules ont une forte affinité pour les graisses et se détachent facilement des PVC mous… Ainsi, tous les aliments en contact direct avec un emballage pastique (viande, poisson, charcuterie, bouteille plastique, liquide en brique ou cannette, fromage mou…) sont une source majeure de phtalates et sont donc nocifs pour la santé. De plus, leur concentration dans l’aliment s’accroît avec le temps de contact et la température environnante… Le pire étant l’huile en bouteille-plastique considérée comme une « bombe à retardement » où l’huile érode le plastique… Bien qu’il soit impossible de les doser dans notre corps, on en retrouve dans les urines de bébé de moins de 2 ans !!!! Une chose est sûre, ils se transmettent par le lait maternel, s’accumulent en nous avec probablement des effets synergiques, et se rejettent dans les urines… Qu’en est-il des nappes phréatiques et de nos nouveau-nés ?!

De plus, les phtalates agissent comme des xénœstrogènes, hormones artificielles d’origine environnementale ayant la même fonction que les hormones féminines. On les appelle « œstrogènes environnementaux » ou « perturbateurs endocriniens » car ils agissent comme des anti-androgènes, neutralisant les hormones mâles, à l’origine de troubles endocriniens multiples. Il ne faut pas les confondre bien entendu avec les phyto-œstrogènes d’origine alimentaire qui ont une action œstrogène-like utile dans la régulation des signes climatériques de la ménopause (ex : soja). Il faut bien comprendre que la graisse est la plus grande glande endocrine de notre corps, qui apparaît suite au pic d’œstrogènes de la puberté, et dans laquelle s’activent les œstrogènes de l’adulte… L’obésité est ainsi la résultante de troubles endocriniens, mais dont l’expression est d’origine génétique… et les phtalates modifiant nos gênes (épigénèse), l’obésité acquise devient ainsi héréditaire : cela pourrait expliquer la pandémie mondiale d’obésité, conséquence de ce dérèglement hormonal… d’origine industrielle… avec des pubertés précoces chez les filles, une baisse de 40 % du taux de spermatozoïdes en 20 ans, une explosion de l’infertilité masculine, un ralentissement du développement sexuel masculin, des sujets androgynes et des obésités de type gynoïde (féminine) chez les garçons, et une augmentation du cancers du sein chez les femmes obèses ménopausées.

Enfin, en réduisant la perméabilité intestinale, les phtalates augmentent les maladies inflammatoires intestinales, diminuent le système immunitaire. Au niveau cérébral, ils sont à l’origine de troubles de l’attention (hyperactivité), de troubles autistiques ou maniaco-dépressifs, de fibromyalgie et de comportements agressifs…

La législation interdit régulièrement l’utilisation de certains de ces phtalates, mais avec un décalage de 20 ans depuis leur première utilisation… sans interdire ceux dont on ne peut pour l’instant pas se passer. Nous n’avons peu d’idées de leur impact sur la carcinogénèse… Ainsi, faut-il avoir conscience de ce qui nous entoure, de nos choix dans nos habitudes et produits du quotidien… car on ne s’intéresse toujours à la dangerosité d’un produit que lorsque ses conséquences sont graves (cf. distilbène). Avec les phtalates, tout se déroule dans la discrétion la plus totale…

Quelques recommandations (surtout pour les futures mamans !) :

  • Evitez le parfum en contact direct sur la peau : parfumez vos vêtements.
  • Evitez l’utilisation trop fréquentes de produit cosmétique, kit manucure, shampooing, savon liquide parfumé, talcs => optez pour le savon sans parfum, le savon de Marseille, les produits sans parabène.
  • Evitez les objets en plastique pour les bébés (biberons, tétines, jouets), préférez les jouets en bois brut non vernis.
  • Evitez les lingettes nettoyantes, et préférez un torchon ordinaire.
  • Evitez les couches classiques et préférez les couches lavables en fibre de bambou ou les couches jetables écologiques.
  • Evitez les aliments contenus directement dans un emballage plastique.
  • Evitez les fromages mous en barquette noire… Plus il est mou, plus il absorbe !
  • Evitez de stocker trop longtemps vos aliments emballés et vos briques.
  • Evitez les liquides en bouteille-plastique et préférez les bouteilles en verre (eau, huile), voire le robinet pour l’eau (même si seulement 85% des substances toxiques ne sont épurées qu’à 70%, les canalisations sont en PVC rigide, donc peu de phtalates… sinon, optez pour un adoucisseur d’eau ou un « filtre à nanoparticule »).
  • Evitez de laisser exposer au soleil ou à de fortes chaleurs les récipients plastiques (ex : bouteille d’eau dans une voiture !!).
  • Evitez de chauffer (micro-onde, bain-marie) un aliment dans un récipient plastique (Tupperware en verre uniquement, pas de riz en sachet, plats cuisinés à réchauffer dans une assiette, biberons en verre…).
  • Aérez votre maison 30 minutes 2x/jour, été comme hiver (couper le chauffage !).
  • Lors de travaux de peinture à la maison, laissez aéré au maximum la pièce plusieurs jours… Attendez 1 mois avant d’emménager si possible.
  • Préférez les peintures normes NF environnement ou Ecolabel®.
  • Evitez de vitrifier les parquets et préférez les encaustiques à base de cire d’abeille.
  • Evitez tapis / tentures, dépoussiérez rideaux, literies et moquettes régulièrement.
  • Passez l’aspirateur le plus souvent possible pour éliminer les particules nocives.
  • Optez pour un mobilier en bois massif dans les chambres plutôt qu’en aggloméré.
  • Pour le jardin, évitez les engrais et pesticides, préférez le compost, purin d’ortie…
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