Conseils esthétiques

Couperose – Erythrose – Rosacée

La rosacée, appelée couperose ou érythrose, est une dermatose bénigne, qui correspond à un trouble de la vascularisation de la face et du décolleté, avec dilatation des microvaisseaux, œdème du derme puis inflammation cutanée.

La rosacée siège principalement au niveau des joues, des ailes du nez, du menton et du front, et respecte souvent le pourtour de la bouche et des yeux. Cette pathologie touche 3 % de la population mondiale et 25 % des adultes jeunes, dont 80 % s’ignorent : principalement la femme, entre 30 et 50 ans, à peau claire. Mais, elle n’est pas héréditaire (seulement 40 % des patients ont un parent atteint).

La cause de ce trouble serait un trouble immunitaire du patient, ne lui permettant pas de maitriser la prolifération d’un parasite, le Demodex folliculorum. Présent dès la naissance, il se multiplie au fil des années pour toucher 95 % des séniors. Il se nourrit de sébum, colonise les glandes sébacées et les follicules du visage (jusqu’à 200 / follicules), obstrue les pores de la peau, sécrète des enzymes digestives corrosives et détruit la barrière épithéliale, le tout étant à l’origine de phénomènes inflammatoires (démangeaisons, désquamation, érythème). Une personne atteinte de couperose en porte 10 fois plus qu’un sujet sain. Une modification du sébum, enrichit en acide gras altéré, favoriserait le stade inflammatoire, ainsi que le stress chronique (pro-inflammatoire) et les maladies inflammatoires chroniques, à l’origine d’une explosion démographique, entrainant une inflammation cutanée chronique. Sa durée de vie est de 3 mois et les Demodex morts sont éliminés dans le sébum ou la chute du poils.

Mais, c’est surtout la présence du bacille oléronius, dans le tube digestif du parasite, qui serait la cause de la forme pustulopapuleuse (stade inflammatoire, simulant une acné), via la stimulation intense du système immunitaire, lorsque le parasite, à sa mort, relargue le bacille. La prolifération de ce bacille est favorisé par une température cutanée (soleil, bain chaud) et un flux sanguin augmentés (alcool, épices). Une cure d’antibiotiques permet alors de stériliser les parasites.

La rosacée évolue inéluctablement, mais peut débuter d’emblée à un stade avancé. On distingue différents stades, selon la sévérité des lésions :

Stade I : stade vasculaire paroxystique

Flushs ou bouffées vasomotrices soudaines et transitoires, avec sensation de chaleur et/ou picotements.

Règles hygiéno-diététiques :

  • Éviter les aliments, boissons ou bains trop chauds, les mets épicés, le soleil et l’alcool.
  • Compléments alimentaires à base de zinc, d’huile de bourrache et d’oméga 3.
  • Traitement local : métronidazole en crème / gel & hydrater la peau.
  • PAS DE DERMOCORTICOIDE (risque dépendance), FOND DE TEINT ni CORPS GRAS.

Stade II : stade vasculaire permanent ou érythémato-télangéctiasique

Rougeurs permanentes (érythrose) et vasodilatations (couperose, télangectiasies), avec ou sans flushs.
Traitement local :

  • métronidazole en gel
  • hydrater la peau
  • laser vasculaire (lampe flash / Nd YAG) : 2 à 6 séances par an, espacées de 1 mois, en évitant les mois ensoleillés, avec des résultats visibles au bout de 15 jours.

Stade III : stade papulo-pustuleux

  • Papules inflammatoires, dite « acnée rosacée », sur fond d’érythème permanent.
  • Traitement local : metronidazole en crème (ROSICED / ROZAGEL / ROZEX / ROZACREME)
  • Traitement per os (avant laser) : antibiotique type doxycycline pendant 2 à 3 mois (TOLEXINE 100mg/jour), voire associé au metronidazol ou l’ivermectine en cas d’infestations massives.

Stade IV : stade du rhinophyma (tardif)

  • Œdème persistant voire deformation cutanée du nez (rhinophyma), par hyperplasie des glandes sébacées et hypertrophie du tissu conjonctif.
  • Traitement : chirurgie ou laser C02.

NB : à ne pas confondre avec dermite séborrhéique (desquamation & hyperséborrhée, surpopulation de levures => antifungique), acné (comédons, kystes, cicatrices d’acné), rosacée stéroïdienne, à l’arrêt des corticoïdes en crème (desquamation, atteinte péri-oculaire & péri-buccale) ou lupus cutané (pas de flushs ni pustulo-papules).

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