Conseils nutritionnels

Coenzyme Q10 – est-ce vraiment efficace ?

La Coenzyme Q10 (CoQ10) a été découverte en 1955 chez des patients souffrants d’insuffisance cardiaque ; appelée « ubiquinone » (forme oxydée) car omniprésente dans l’organisme, son insuffisance serait aussi responsable de nombreux autres troubles, tels que fatigue chronique, fibromyalgie, syndrome douloureux, surcharge hépatique de toxique... Pourquoi ?

Car il s’agit d’une enzyme qui permet le transport des électrons (cycle de Krebs) pour la production d’énergie (ATP), au sein de toutes nos cellules (cœur, poumon et foie surtout), dans des petites usines appelées « mitochondries ». Chaque cellule n’en renferme pas moins de plusieurs milliers ! Et il permet aussi le recyclage (passage d’une forme oxydée à une forme réduite) de la vitamine E, ce qui en ferait un puissant anti-oxydant, rôle important pour la protection des lipides qui constituent les membranes cellulaires ! Une aide précieuse qui ralentirait le vieillissement cellulaire… C’est la théorie de l’Anti-Aging !!!

C’est principalement notre alimentation (aliments riches en cholestérol : viandes de bœuf et d’agneau principalement / poissons gras) qui nous fournit la quantité nécessaire de CoQ10 : 5 à 10 mg / jour en moyenne. Mais, nous en fabriquons aussi via la dégradation de notre cholestérol. Cependant, cette production endogène diminue avec le temps, chez les patients coronariens, hypertendus, insuffisants cardiaques ou hépatiques, diabétiques, séropositifs, et dans certaines situations telles que effort physique intense (sportif), stress, excès d’alcool ou de tabac… et avec certains traitements comme les statines (hypocholestérolémiant) qui diminuerait son taux sanguin de 25 – 40 %. Ainsi, avant tout traitement contre le cholestérol, il faudrait doser le CoQ10 puis prescrire une supplémentation adaptée (une administration concomitante améliorerait même l’efficacité des statines) ; il en va de même avec les béta-bloquants et les anti-dépresseurs tricycliques…

Un apport de CoQ10 permettrait ainsi une diminution de l’hypertension artérielle, un ralentissement du rythme cardiaque, une amélioration des contractions musculaires, une augmentation du bon cholestérol (HDL), une diminution de l’agrégation plaquettaire (évite la formation de caillots, dangereux chez les patients coronariens), une amélioration de l’immunité chez les patients VIH, une amélioration de l’efficacité du traitement anti-parkinsonien, une meilleure mobilité des spermatozoïdes (lutte contre l’infertilité), une amélioration des parodontopathies (gingivites) et une prévention des migraines…
Cependant, il manque d’études scientifiques probantes chez l’homme pour reconnaître l’efficacité du CoQ10, puisque les conclusions des Autorités de Santé Européennes ne retrouvent pas d’effets significatifs pour une dose de 30 à 200 mg/j durant 1 à 3 mois.

Sachant qu’il nous faudrait un apport nutritionnel moyen de 100 mg/j, une supplémentation parait alors nécessaire : la dose moyenne recommandée par les micronutritionnistes en l’absence de pathologies ou de symptômes est de 30 mg/jour… En cas de carence avérée (après dosage biologique), de pathologies sous-jacentes ou de symptômes, la supplémentation va de 200 à 800 mg/jour, pour une durée minimum de 6 mois. Comme il s’agit d’une molécule liposoluble, il convient de la prendre durant les repas afin de faciliter son absorption ; une prise au coucher permettrait aussi une meilleure biodisponibilité…
Les effets secondaires (troubles digestifs principalement) sont peu fréquents et n’ont pas de caractères de gravité ; ils signent une mauvaise absorption intestinale. Mais, il reste contre-indiqué chez les femmes enceintes ou allaitantes, et les patients sous insuline (risque d’hypoglycémie), anticoagulant oraux (risque de sous-dosage), anti-hypertenseur (risque baisse de tension), anti-arythmique type béta-bloquant (risque ralentissement cardiaque).

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