Conseils nutritionnels

Stress oxydatif… anti-oxydants… c’est quoi ?

Le stress oxydant, appelé aussi stress oxydatif est un type d'agression des constituants de la cellule dû aux espèces réactives oxygénées et aux espèces réactives oxygénées et azotées oxydantes

Le stress oxydatif est une situation métabolique de combustion incomplète de l’oxygène, qui va créer des molécules instables (radicaux libres primaires) : l’ion hydroxyle, l’ion superoxyde, le peroxyde d’hydrogène et le monoxyde d’azote ; ces derniers vont vouloir se stabiliser en se liant à une molécule (lipide, protéine, glucide, acide nucléique), créant ainsi des radicaux libres secondaires qui vont modifier la structure des composants cellulaires et leur fonctionnement : c’est l’oxydation cellulaire. Cette dernière est soit liée à un excès de production de radicaux libres, soit à un défaut de défense antiradicalaire avec une carence d’antioxydants (par diminution des apports exogènes ou de la production endogène).

Quelles répercussions dans notre organisme ?

Sur les lipides (lipoperoxydation), l’oxydation cellulaire va produire une diminution de la fluidité et donc de la perméabilité des membranes cellulaires ; l’oxydation du mauvais cholestérol (LDL) va induire la création de plaques d’athérome altérées, responsable des maladies cardio-vasculaires. Au niveau des protéines, l’oxydation induit une sensibilité à la dégradation. Au niveau des glucides, les molécules fabriquées vont s’accumuler sur des protéines : on parle de glycation protéique, à l’origine d’une rigidification des tissus vasculaire (complications du diabète), oculaire (cristallin) et dermique (ride, sclérose et fibrose). Au niveau de l’ADN, les radicaux libres vont causer plusieurs milliers d’anomalies par jour et par cellulaire, que notre corps pourra de moins en moins réparer (anomalies de réplication de l’ADN) : à l’origine d’un vieillissement précoce, de mort cellulaire et de cancers.

Au niveau intestinal, les radicaux libres attaquent les jonctions intestinales, et sont aussi à l’origine d’un Leaky Gut Syndrom, appelé encore « Hyperperméabilité intestinale » ou « Syndrome de l’intestin poreux ». Des particules alimentaires vont ainsi être assimilées grossièrement, et reconnus comme des allergènes, à l’origine d’intolérances alimentaires. Avec une exposition répétée, l’intolérance va entrainer une micro-inflammation intestinale chronique, augmentant la production de radicaux libre !

 

Qu’est ce qui favorise le stress oxydatif ?

Les radicaux libres peuvent être soit d’origine exogène (fumée, rayonnement ionisant), soit d’origine environnementale : le mode de vie. Ainsi, l’âge, le stress chronique, la pollution, le tabagisme, les carences vitaminiques, l’alcool, l’hyperinsulinémie, la malabsorption intestinale, les régimes protéinés, les régimes hypocaloriques et le sport intense sont des situations intenses de production de radicaux libres, donc d’oxydation cellulaire, nécessitant un apport majoré d’antioxydants.

 Qu’elles sont les molécules antioxydantes ?

Toutes les vitamines sont anti-oxydantes : A, C, E, Coenzyme Q10, caroténoïde, lycopène, gluthation… Mais nous possédons naturellement des systèmes de défense enzymatique : la Super Oxyde Dismutase (SOD), la Gluthation Peroxydase (GPX)… Ainsi, lors d’un stress aigu ou débutant, la SOD augmente, mais, avec un stress oxydant chronique, la SOD s’effondre. L’activité enzymatique de ces systèmes dépend du Cuivre, du Zinc, du Manganèse, du Sélénium et du Fer ; ces derniers ne sont donc pas des antioxydants, mais des catalyseurs de réactions antioxydantes (cofacteurs).

Comment prévenir ou traiter un stress oxydatif ?

Il convient d’apporter des antioxydants ou des cofacteurs afin de neutraliser les substances oxydées.

–    Soit par simple rééquilibrage alimentaire, en prévention primaire, avant l’apparition de maladies, en favorisant les fruits et légumes frais et colorés, ayant un fort indice ORAC (capacité antioxydante d’un aliment – cf. infra) : les fruits rouges tels que myrtilles, mûres, cassis (3 x plus de vit.C que les oranges et 2 x plus que le kiwi), cranberries, framboises et fraises ; les légumes type crucifères, épinard, artichaut, carotte, betterave et patate douce… et le chocolat, les épices, le vin rouge, les coquillages et le thé. L’alimentation habituelle apporte un maximum de 2000 unités ORAC par jour ; l’objectif idéal serait compris entre 3000 et 5000 unités / jour. Cependant, aucune preuve réelle sur leur action in vivo…
–    Soit en prévention secondaire, avec l’utilisation de compléments alimentaires, lorsque la maladie est déclarée, dans les pathologies vasculaire (infarctus, sténose carotidienne, AVC), neurologique (Parkinson, Alzheimer), digestive (Crohn, RCH, intoxination hépatique et colopathie), métabolique (diabète de type 2, cancer), inflammatoire (auto-immune, arthrose) ou psychologique (dépression, burn out) voire lors de stress intenses (sportifs de haut niveaux). Un traitement curatif de 3 à 6 mois s’impose alors, avec des cures préventives semestrielles. Cependant, à fortes doses, les antioxydants peuvent devenir pro-oxydants ! De plus, il ne faut pas supprimer totalement les radicaux libres, car ils sont essentiels dans la défense anti-infectieuse et dans la régulation de la vie et mort de nos cellules.

 

Le stress oxydatif doit donc être considéré comme un syndrome à part entière ; il est impliqué dans de nombreuses pathologies comme facteur déclenchant ou associé à des complications. Il convient ainsi de le rechercher par un bilan biologique spécialisé et de le traiter sans plus attendre.

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